«Un enclos bien spacieux pour les fauves de la finance»

COMMUNIQUÉ DE PRESSE de Jürgen Klute/Thomas Händel

12.07.2010

Le Parlement européen a voté le 7 juillet dernier l'établissement d'une surveillance européenne des marchés financiers. Une large majorité des eurodéputés s'est prononcée pour la création de nouvelles autorités de surveillance, aux compétences certes limitées mais qui ont le mérite d'exister.

Thomas Händel, rapporteur fictif pour le groupe GUE/NGL au sein de la commission des affaires économiques et monétaires (ECON) déclare : « Nous avons la responsabilité dans ce Parlement de soutenir une surveillance renforcée et démocratiquement contrôlée des marchés financiers. Mais les ministres des finances s'y opposent. La cage qui doit enfermer les fauves des marchés financiers est particulièrement vaste et ses barreaux sont très espacés. Les représentants des salariés seront tenus à l'écart des organes de directions, tandis que les banquiers et fonctionnaires des finances en détiendront le contrôle. »

Les projets de surveillance des marchés financiers qui ont été votés aujourd'hui au Parlement européen ne seraient ni suffisamment étendus pour stabiliser durablement le système, ni ne devraient être vus comme l'expression d'une volonté politique courageuse de réguler à nouveau les marchés financiers.

Selon Jürgen Klute, coordinateur du groupe GUE/NGL dans la commission ECON : « Les protagonistes des marchés financiers européens doivent être soumis à une surveillance européenne efficace. Si Merkel pense pouvoir seule bannir des marchés les produits financiers pourris, cela relève probablement de fantasmes de toute puissance mais c'est en complet décalage avec les réalités de la libre circulation des capitaux au sein du marché intérieur. Le Parlement européen souhaite donner la possibilité à la nouvelle autorité de surveillance des marchés financiers d'ôter du marché les produits financiers dangereux en cas de crise. »

Klute de pousuivre : « Les propositions contiennent des premiers éléments basiques que le Conseil des ministres doit maintenant reprendre. On ne doit cependant pas en rester là. La taille des acteurs financiers a fait depuis longtemps du problème une question de pouvoir. Pire encore : en pleine crise les banques continuent à faire des profits — l'UE doit ici contrebraquer, les banques surpuissantes doivent être domptées, les assurances doivent à nouveau pouvoir être distinguées des fonds spéculatifs. »