"One Merkel, one vote"

Dictature de la tirelire ou bien soutien électoral de Bruxelles ?

05.05.2010

A l'initiative de la chancelière allemande - en campagne - les ministres des finances européens veulent dès ce mois-ci réfléchir à de nouvelles règles qui retireraient leur droit de vote aux Etats présentant des déficits excessifs. Jürgen Klute, membre DIE LINKE (Allemagne) de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen s'exprime sur la question:

"Merkel rêve visiblement d'une démocratie au rabais. Grisée par le poids accru de l'Allemagne suite à l'adoption du Traité de Lisbonne, la chancelière poursuit son œuvre menant l'Allemagne à avoir l'Europe entière sur le dos. Si cette proposition est retenue, l'UE n'est plus qu'une mauvaise caricature de démocratie. Qui confie aux ministres des finances les rênes de la communauté doit pouvoir espérer qu'à la fin demeure le principe "Un euro = une voix". Je considérais jusqu'à présent la création d'un Fonds monétaire européen (FME) comme un complément du système. Si l'on le fait à la sauce Merkel, on peut alors tout aussi bien refonder l'UE au bon plaisir des Allemands."

Klute de poursuivre: "La dernière offensive du gouvernement allemand est une étape supplémentaire d'une campagne contre les membres les plus vulnérables de l'Eurogroupe. Tandis que banques et fonds spéculatifs parient sur l'insolvabilité de la moitié de l'UE, on continue de faire croire que les retraités et fonctionnaires grecs mettent en péril la stabilité de l'Euro. Bien au contraire, il ne faut plus laisser aux agences de notation le pouvoir arbitraire d'appréciation des capacités de paiement des Etats. Ce n'est pas ce qui a été fait en prolongeant le régime d'exception de la BCE pour les emprunts grecs. En prenant exemple sur les banques centrales américaines et anglaises, les banquiers centraux de Francfort doivent accepter en sûreté tous les emprunts publics des pays de la zone Euro. Par ailleurs, le commerce des "credit default swaps doit être interrompu immédiatement."