"Ce ne sont pas les retraités grecs ou espagnols qui menacent l'euro, mais les banques et agences de notation"

29.04.2010

Jürgen Klute, coordinateur du groupe de gauche GUE/NGL au sein de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, s'exprime sur le récent abaissement de la note des dettes espagnole et portugaise par l'agence de notation Standard&Poor's :

"Les déclarations du directeur de la Bundesbank Weber, selon lequel en Grèce seul un plan brutal d'économies tous azimuts pourrait sauver la monnaie européenne, sont tout bonnement ridicules. Ce ne sont pas les retraités grecs ou espagnols qui menacent l'euro, mais bien les banques et agences de notation qui veulent manifestement saigner l'Europe. Le gouvernement allemand doit enfin se prononcer pour un contrôle effectif du secteur financier et cesser d'être un spectateur indifférent du massacre en cours.

Par son attitude anti-diplomatique le gouvernement de Mme Merkel a déjà cassé beaucoup de porcelaine, mais demeure inerte face aux marchés financiers. Les banques, celles-là mêmes qui furent sauvées grâce à l'argent des contribuables, essayent à présent de se refaire une santé une seconde fois sur le dos de la collectivité. Aussi la réponse de Bruxelles ne doit pas être le renforcement de la surveillance des comptes publics. La Banque centrale européenne doit bien plutôt assister chaque Etat qui tombe dans les griffes des spéculateurs en lui proposant des crédits à faible taux. Sans garde-fou de la finance, les populations d'Europe auront encore d'autre attaques frontales du genre à endurer."